Au royaume du million d'éléphants.

Publié le par Xavier Galezowski

Mettons les choses au clair, je n'en ai vu aucun, mais il me faut quand même conter les splendeurs du Laos

 

Le grand défi pouvait enfin commencer. J'allais j'en était assuré affronter ce   personnage avec qui je n'aime pas trop m'attarder et qu'on appelle solitude. Elle n'a pas beaucoup de conversation alors franchement avec elle je m'ennuie. Dans mon grand sac à dos, j'avais pourtant pris ce que je préjugeais être des remèdes à cette maladie prétendue : Un I-pod , un grimoire et d'autres artefacts. Fort heureusement pour moi, j'ai vite découvert la sombre vérité : De remède à poison il n'y avait qu'un pas que je devais m'empresser de ne surtout pas franchir.

Le refuge que l'on se crée en s'enfermant dans cette bulle de son qu'on emporte avec soi est justement cela une sécurité et donc une barrière, obstruction d'avec la rencontre qu'on évite sans le vouloir. Voilà donc la première leçon que m'apprend mon voyage supposé solitaire/.Pour oser rencontrer, il faut oser la solitude . 

Il faut et c’est encore plus dur oser le rejet, le provoquer. Aller vers l’inconnu et lui proposer de prendre un verre. La démarche est quitte ou double, ca passe ou ca casse, mais le double de zéro étant toujours zéro, les mathématiques nous apprennent qu’on a donc a gagner que l’infini en somme.

Quand je prends cette plume, plus d’une semaine me sépare déjà de cette peur d’être seul. Etrangement d’ailleurs, il m’a rarement été donné de rencontrer tant de monde.

Quatre nouvelles personnes de Bolivie, du Nigeria et d’Inde s’immiscent dans ma vie dès la première journée que je passe à Kuala Lumpur. A peine quittées et tout juste dans l’avion pour Vientiane, j’ôte de mes oreilles le remède-poison et tente l’inconnu. Il est néerlandais et s’appelle Peet. Quitte ou double.

Double. Triple même, il voyage avec deux canadiens : Ken et Rob avec qui je partagerai la route une semaine durant et ce n’est que le début. Australiens, Anglais Finlandais, Français même viendront à l’occasion inscrire leurs noms dans la case préalablement occulte. Autant de personnes que j’aimerai revoir, autant de voyageurs aux histoires pittoresques.

 

 L’insolente solitude jetée à même le sol après moins d’un combat ! Le hasard vient même se battre à mes côtés en la figure de Laure que je croise au détour des rues de Luang Prabang. Je n’aurais pas gagé croiser dans mes pérégrinations une figure connue sans l’avoir provoqué. Provoquons le hasard et fixons rendez-vous mais en Thaïlande cette fois-ci pour varier les plaisirs.

 

Quand nous quittons Vientiane, où l’on ne traine guère on est donc déjà quatre à l’arrière d’un fourgon baptisé simplement « Farmer truck » par nos deux canadiens. Relevons ici même le côté « red-neck » de ces joyeux lurons qui ont qui un chapeau, et qui une guitare qu’ils grattent dans le camion pour faire de la musique mais sociale cette fois qu’on partage et qu’on chante conjointement, du moins quand il m’arrive de connaitre les paroles.

 


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On est beaucoup dedans et l’on s’arrête souvent au hasard des tournants pour que montent et descendent ces charmants laotiens qui nous prodiguent de merveilleux beignets de banane, alors que les cagots de pommes se déversent sur nous. Des poissons frétillants échappent à leur bocal pour finir au soleil à plat sur le bitume. Pourquoi un poisson n’aurait-il pas le choix de mourir au soleil plutôt que sous les coups répétés d’un hachoir furieux dans une cuisine de Vang Vien après tout ?

Publié dans voyage

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